(N.B: aucune allusion aux drogues douces ou dures ne sera faite dans ces articles car ma maman les lit avec attention.)
Or donc, il est 11H30 et je me réveille dans mes draps en satin. Je commence à avoir mal aux jambes quand j'ai les yeux ouverts et le fait de boire l'eau du robinet de la salle de bain de l'hôtel me pèse sur l'estomac.
Mais je n'ai pas dit mon dernier mot et même avec une fièvre marron et un cancer de la jambe, je continuerai ce festival.
Le petit côté bon enfant de ce festival: faire jouer quelques groupes dans un parc en périphérie de Barcelone. Bon enfant car lesdits groupes se retrouvent au ras du sol, sur une petite scène en bois de 10m² entre les palmiers luxuriants. Contact maximum avec le public, chaleur étouffante en plein soleil, ça promet un beau spectacle.
Petit aperçu de l'ambiance avec King Khan:
14H15, parc Joan Miro.
C'est dans cet atmosphère que j'admire Thee Oh Sees. Avoir les musiciens à moins d'un mètre de soi, jouant pour un petit comité de chanceux qui ont bien voulu cuire au soleil, c'est "uber cool".
Thee Oh Sees, même sous 35° c'est très énergisant, surtout quand les gouttes de sueur de John Dwyer volent dans les airs et rafraichissent tout le monde.
(les photos arrivent, le temps du développement)
15H, parc Joan Miro.
A Sunny Day in Glasgow commence à battre le rythme, toujours entre les palmiers. Il fait toujours aussi chaud mais la chaleur est vite oubliée quand on a deux jeunes pimprenelles qui chantent devant soi.
17H, après un court détour par l'hôtel, me revoilà au Parc del Forum. J'ai 1 heure pour trouver un moyen de rentrer sans billet et avec 20€ en poche.
Impossible de se racheter une place aujourd'hui, il va falloir se la jouer au culot.
"Excuse me, someone stole my wallet yesterday and I got no passcard no more. Can you help me?"
Habilement, j'ai choisi le mec du staff le plus chevelu. Et je dis bien habilement car après avoir fait semblant de pleurer ("That always happen to me. I come from France only for this festival") sans véritable succès, je tente de marchander un objet de mon sac magique contre un pass d'entrée. Après avoir vérifié la validité de mon bracelet et moult autres choses sur leur ordinateur, après m'avoir questionné pendant 10 minutes ("Are you trying to cheat me? Do you swear it on your mother? On your brother?), le hippie me donne enfin mon billet. Je lui donne l'objet mystérieux promis et tout le monde est content.
Encore une victoire. La soirée commence bien.
18H, scène Pitchfork.
Après toutes ces aventures, il me faut un calmant. Real Estate.
Le calme règne à Barcelone, mon cœur retrouve un rythme normal et je me laisse bercer pour le flot musical.
19H15, scène Pitchfork.
Bradford Cox se présente sur scène. Il fait encore jour et les ballades jouées par Atlas Sound me donnent l'impression d'être seul dans les bois. Des hippies devant moi se mettent pieds nus, c'est un affront. Je mange une glace pour me calmer.
20H30, scène Pitchfork.
Hum, hum...The Slits. C'est bizarre, je n'imaginais pas ça comme ça. C'est très typique.
La chanteuse nous explique que la guerre en Jamaïque menace ses enfants, et après moult " I sing for Jamaica" excessivement énervants, je me barre pour aller m'acheter des nouilles thaï végétarienne.
Quelle erreur n'avais-je pas fait là, ce plat avait autant de gout que The XX. Je le propose à deux jolies filles qui se faisaient un rail de sucre (elles n'en veulent pas) et m'assoies quelques instants avec elles. Nous conversons un peu. Puis, les filles se lèvent, l'une d'elle me lance un regard sexuel et l'autre la réprimande immédiatement. Salopes.
21H30. DILEMME.
Un choix s'impose. Grizzly Bear, The Antlers ou The Drums?
Ayant mouillé mon lit depuis des semaines en pensant à la prestation de Jonathan Pierce, je choisis The Drums.
21H45, scène Vice.
Le moment est crucial. La formation se met en place et commence à jouer. La foule s'agite, les filles (et les garçons aussi) s'excitent.
Let's Go Surfing arrive, tout le monde reprends les paroles en chœur. Je mange une glace tellement le moment est magnifique.
Jonathan Pierce nous gratifie de sa "danse des robots" et de ses autres jeux de scène extravagants. Un de mes plus beaux souvenirs du festival.
22H35, scène Ray-Ban.
Grizzly Bear joue son dernier morceau.
23H00, scène Pitchfork.
2 crêpes con nutella plus tard, je me plante devant No Age. C'est puissant, les gens deviennent fous, ça me réveille et c'est tant mieux.
Une guitare se retrouve dans la foule un court instant (c'est des rockstars mais faut pas déconner avec le matériel. Quelle bande de vendus) cf vidéo ci-dessous.
00H15, scène Pitchfork.
Dum Dum Girls. Elles sont bien belles ces dames, elle me donnent envie de manger une glace, je m'exécute. Je la partage avec une jeune française (bien belle elle aussi) qui m'avoue préférer les filles. Je me retire, la partie est perdue.
Je me console avec la cover de Play with Fire des Stones par les DDG et un cornet de frites.
01H45, scène Vice.
Attendre 3/4 d'heure seul, c'est long. Surtout quand une coulante se prépare dans son corps mais bon, au moins ça me tient éveillé.
Or donc, voilà qu'arrivent The Almighty Defenders. J'aime bien parce qu'ils ont le même esprit que King Khan and BBQ Show. Les mecs sont déguisés et mouillent leur toge sur scène. Une bonne claque dans la gueule et ça repart.
03H00, scène Vice.
Ça commence à être dur pour moi. Je me mange ma dernière glace devant Health et je m'imagine déjà dans mes draps. Puis, j'imagine mon réveil à 7H pour prendre le train. J'arrête d'imaginer et j'apprécie la musique. Belle musique d'ailleurs.
4H45, Hotel Catalonia Albeniz.
Sur la cuvette des toilettes (la fièvre marron commence à prendre le dessus), je constate avec tristesse que Primavera Sound 10 est terminé. Dans 4 heures, je suis de retour en France.
Voilà, c'est terminé. C'était sympathique.
Primavera Sound est le meilleur festival au monde (comme l'a proclamé le chanteur des Ganglians) de par son éclectisme musical, culinaire, alcoolique mais surtout de par la diversité des gens présents. Ceux qui écoutent que ce qui est sur Pitchfork, ceux qui sont là parce qu'ils sont curieux et qu'ils habitent à Barcelone, ceux qui se croient à Woodstock, ceux qui sont là pour se droguer et se la mettre sévère, ceux qui sont "only here to see Broken Social Club", ceux qui lisent régulièrement Hellhole Entrance (moi) et bien d'autres.
Et puis, écouter de la bonne musique au bord de la mer (en supprimant les barrières de 3 mètres qui empêchent la baignade nocturne, dommage) c'est quand même une belle expérience.
De mon premier voyage à Barcelone, voilà ce que j'ai retenu:
-Auchan s'appelle El Campo
-les plus belles filles sortent avec des pauvres types
-si on boit l'eau du robinet, on attrape la chiasse
-il fait chaud
De votre reporter sur place,
Bagadule K-K.
FIN
Merci Bagadule tu m'as transporté dans ton voyage... Et j'espere que tu ne te goinfres plus de "glaces" (il faudra quand même que tu me dises quel parfum tu préfères)...
RépondreSupprimerJay.
(Pépito comprendra mon pseudo, et je signerai mes commentaire par ça désormais)
Si j'ai réussi à te faire effleurer l'esprit du festival uniquement par ces quelques mots, j'en suis honoré.
RépondreSupprimerNon, je ne mange plus de glace, j'ai fini la dernière avant-hier.
Mon parfum préféré est bien sur l'orange.
Jay, continue de nous suivre ainsi et je te prédis une belle surprise pour la semaine prochaine.